Published on April 18, 2024

Acheter avec un taux à 5% n’est pas une fatalité, mais un exercice de stratégie qui demande de maîtriser les règles du jeu financier et légal québécois.

  • Votre capacité d’emprunt a chuté non seulement à cause des taux, mais surtout à cause du test de résistance fédéral, un mécanisme que vous pouvez contourner.
  • Le CELIAPP n’est pas une simple option d’épargne; c’est le levier le plus puissant pour augmenter votre mise de fonds et réduire vos mensualités futures.

Recommandation : Concentrez-vous moins sur l’attente d’une baisse des taux et plus sur l’anticipation des pièges coûteux spécifiques au Québec, comme les vices cachés et les certificats de localisation non conformes.

Pour vous, jeune couple rêvant d’une première propriété au Québec, le chiffre « 5 % » résonne probablement comme un mur. Vous avez vu votre capacité d’emprunt, si prometteuse il y a 18 mois, fondre comme neige au soleil. L’enthousiasme a laissé place à l’anxiété, et chaque nouvelle annonce de la Banque du Canada semble repousser votre projet un peu plus loin. On vous conseille d’attendre, d’espérer une baisse des taux, de mettre votre rêve sur pause. Mais est-ce vraiment la seule stratégie possible ?

En tant que courtier hypothécaire, je vois chaque jour des couples comme le vôtre, pris en étau entre des taux élevés et un marché immobilier toujours compétitif. La vérité, c’est que se concentrer uniquement sur le taux d’intérêt, c’est regarder le doigt quand il faudrait regarder la lune. La plupart des conseils génériques ignorent les mécanismes sous-jacents et les leviers spécifiques au marché québécois qui, eux, sont sous votre contrôle. Il ne s’agit pas de subir le marché, mais de le naviguer avec intelligence.

Cet article n’est pas une collection de vagues encouragements. C’est un plan de match réaliste. Nous allons déconstruire l’idée qu’un taux à 5% est un obstacle insurmontable. La clé n’est pas d’attendre passivement une conjoncture favorable, mais de maîtriser activement les règles du jeu. Nous allons transformer votre anxiété en un avantage stratégique en vous montrant comment optimiser votre financement, déjouer les pièges de l’inspection et sécuriser votre transaction jusqu’à la signature chez le notaire.

Pour vous guider à travers ce processus complexe mais tout à fait gérable, nous avons structuré ce guide en étapes claires. Chaque section aborde une préoccupation concrète et vous fournit des solutions actionnables, adaptées à la réalité du marché québécois actuel. Suivez le plan pour transformer votre projet en succès.

Pourquoi votre capacité d’emprunt a chuté de 100 000 $ en 18 mois ?

Voir son budget d’achat fondre de 100 000 $ ou plus en moins de deux ans est une expérience déstabilisante. La réaction naturelle est de blâmer la hausse des taux d’intérêt. Si c’est un facteur, le vrai coupable est plus technique : c’est le test de résistance hypothécaire (ou « stress test »). Comprendre son fonctionnement est la première étape pour reprendre le contrôle. En bref, même si vous obtenez un taux à 5 %, la banque doit s’assurer que vous pourriez supporter un taux beaucoup plus élevé.

Concrètement, votre capacité d’emprunt n’est pas calculée sur votre taux réel, mais sur un taux de qualification. Le taux de qualification minimum est fixé à 5,25 % ou votre taux contractuel + 2 %, selon le plus élevé des deux. Avec un taux à 5 %, vous êtes donc qualifié à 7 %. C’est ce calcul qui réduit drastiquement le montant que vous pouvez emprunter. Ce mécanisme, conçu pour protéger le système financier, pénalise fortement les premiers acheteurs dans un contexte de taux élevés.

Cependant, cette situation n’est pas une impasse. Plutôt que de subir ce calcul, vous pouvez agir sur les variables qui l’influencent. L’objectif est de présenter un dossier si solide que l’impact du test de résistance est minimisé. Cela passe par une optimisation de votre mise de fonds, de votre ratio d’endettement et de votre cote de crédit. C’est un travail de préparation qui transforme un obstacle réglementaire en un simple paramètre à gérer.

Plan d’action : maximiser votre capacité d’emprunt

  1. Mise de fonds : Visez 20 % ou plus pour éviter l’assurance SCHL, ce qui augmente directement votre capacité d’emprunt aux yeux de certains prêteurs.
  2. Cote de crédit : Travaillez à obtenir une cote supérieure à 680 pour accéder aux meilleurs taux et conditions, réduisant ainsi votre taux contractuel de base.
  3. Ratio d’endettement : Réduisez ou soldez vos dettes (prêts auto, cartes de crédit) pour maintenir votre ratio d’amortissement total de la dette (ATD) sous le seuil critique de 44 %.
  4. Revenus admissibles : Envisagez l’ajout d’un co-emprunteur solvable (comme un parent) pour augmenter les revenus pris en compte dans le calcul.
  5. Prêteurs alternatifs : Explorez les options auprès des prêteurs québécois non soumis au test de résistance fédéral, comme certaines caisses Desjardins ou coopératives de crédit, tout en étant conscient que leurs taux peuvent être différents.

Comment utiliser le CELIAPP pour booster votre mise de fonds de 8000 $ cette année ?

Face à la réduction de votre pouvoir d’achat, constituer une mise de fonds solide est votre meilleur bouclier financier. Et au Québec, l’outil le plus puissant mis à votre disposition est sans contredit le Compte d’Épargne Libre d’Impôt pour l’Achat d’une Première Propriété (CELIAPP). Il ne s’agit pas juste d’un compte d’épargne; c’est un véhicule financier hybride qui combine les meilleurs avantages du REER et du CELI.

Le principe est simple : chaque dollar que vous cotisez à votre CELIAPP (jusqu’à 8 000 $ par an) est déductible de votre revenu imposable, comme un REER. Cela génère un remboursement d’impôt significatif que vous pouvez réinvestir. Ensuite, les rendements générés dans le compte sont à l’abri de l’impôt. Enfin, et c’est là toute la magie, le retrait pour l’achat de votre maison est complètement non imposable, comme un CELI. Pour un couple, cela représente une cotisation annuelle déductible de 16 000 $, un levier fiscal énorme.

Gros plan sur des documents financiers et une calculatrice avec une mise au point artistique

La puissance du CELIAPP est décuplée lorsqu’il est combiné avec le Régime d’accession à la propriété (RAP). Vous n’avez pas à choisir entre les deux; vous pouvez utiliser les deux simultanément. Cela permet d’aller chercher des fonds dans vos REER existants tout en maximisant les avantages fiscaux du CELIAPP. Cette double stratégie est la pierre angulaire d’une mise de fonds accélérée.

Étude de cas : la double stratégie CELIAPP + RAP

Un couple québécois peut transformer radicalement sa mise de fonds en utilisant les deux programmes. Selon Desjardins, chaque conjoint peut cotiser jusqu’à 40 000 $ à son CELIAPP (pour un total de 80 000 $) et retirer jusqu’à 60 000 $ de son REER via le RAP (pour un total de 120 000 $). Le potentiel combiné peut ainsi dépasser 200 000 $ de mise de fonds, une somme qui change complètement la donne en termes de capacité d’emprunt et de négociation.

Pour mieux comprendre les avantages respectifs, le tableau suivant compare les caractéristiques clés du CELIAPP et du RAP. Une analyse attentive de ce tableau, dont les informations sont validées par des institutions comme l’Université de Sherbrooke, vous aidera à bâtir une stratégie optimale.

Comparaison des leviers pour votre mise de fonds : CELIAPP vs RAP
Critère CELIAPP RAP
Montant maximum 40 000 $ (+ rendements) 60 000 $
Cotisation annuelle max 8 000 $ Selon droits REER
Déduction fiscale Oui Oui (via REER)
Remboursement requis Non Oui, sur 15 ans
Report droits inutilisés Max 8 000 Illimité
Combinaison possible Oui avec RAP Oui avec CELIAPP

Taux fixe 3 ans ou variable 5 ans : lequel choisir en période d’incertitude économique ?

Le choix entre un taux fixe et un taux variable est l’une des décisions les plus anxiogènes pour un premier acheteur. D’un côté, le taux fixe offre la paix d’esprit : vos paiements sont gravés dans le marbre pour la durée du terme. De l’autre, le taux variable offre un potentiel d’économies si les taux directeurs baissent, mais comporte un risque d’augmentation de vos mensualités. En période d’incertitude, il n’y a pas de réponse unique, mais un arbitrage stratégique à faire.

Un taux fixe sur un terme plus court (2 ou 3 ans) est souvent une stratégie prudente aujourd’hui. Il vous protège contre une volatilité à court terme tout en vous offrant la flexibilité de renégocier votre prêt dans un avenir rapproché, lorsque le contexte économique sera (espérons-le) plus stable et les taux potentiellement plus bas. Vous payez une prime pour la sécurité, mais vous n’êtes pas “prisonnier” d’un taux élevé pour 5 longues années si le marché se retourne.

Le taux variable, quant à lui, peut être séduisant si vous anticipez des baisses du taux directeur de la Banque du Canada. Historiquement, sur le long terme, il s’est souvent avéré plus avantageux. Cependant, il exige une plus grande tolérance au risque et, surtout, un budget capable d’absorber une hausse potentielle des paiements. La question à vous poser n’est pas “les taux vont-ils baisser ?”, mais “mon budget peut-il supporter une hausse de 10%, 15% ou même 20% de mes mensualités ?”. Si la réponse est non, la sécurité du taux fixe est probablement plus sage pour une première acquisition. Pour éclairer votre décision, il est utile de considérer les perspectives du marché.

Les experts prévoient une augmentation modérée des prix des propriétés résidentielles en 2024. Les prix des maisons unifamiliales devraient augmenter de 3-4%, tandis que les condos pourraient voir une hausse de 2-3%.

– Proprio QC, Analyse du marché immobilier québécois 2024

Cette prévision suggère que le marché ne s’effondrera pas, rendant l’achat toujours pertinent. Le choix du terme hypothécaire devient alors une gestion de votre flux de trésorerie personnel face à cette réalité.

L’erreur d’inspection qui coûte 15 000 $ en réparations de fondations après l’achat

L’inspection préachat est une condition quasi systématique dans une offre d’achat, et c’est une excellente chose. Cependant, l’erreur la plus commune est de se contenter d’une inspection générale, surtout pour les maisons plus anciennes. Au Québec, notre sol et notre climat créent des problèmes de fondations très spécifiques qui peuvent passer sous le radar d’un inspecteur généraliste et se transformer en factures de plusieurs dizaines de milliers de dollars après l’achat. La diligence raisonnable accrue est votre seule police d’assurance.

Le Québec est tristement célèbre pour certains problèmes géologiques. La présence de pyrite sur la Rive-Sud de Montréal ou de pyrrhotite en Mauricie peut faire gonfler le remblai sous la dalle de béton de votre sous-sol, causant des fissures et des dommages structuraux majeurs. Une inspection standard ne détecte pas ces minéraux; un test de laboratoire est nécessaire. Ignorer ce risque dans les zones concernées est une erreur financière catastrophique.

Les pièges des fondations québécoises

Les risques ne se limitent pas aux minéraux. Les charmantes maisons des vieux quartiers comme le Plateau Mont-Royal ou le Vieux-Québec possèdent souvent des fondations en moellons (pierres des champs). Bien que pleines de cachet, elles sont particulièrement vulnérables aux infiltrations d’eau et exigent un entretien spécialisé que peu d’acheteurs anticipent. Une inspection ciblée sur ce type de fondation est cruciale pour évaluer les coûts de maintenance futurs et éviter les mauvaises surprises.

Ne pas commander une inspection spécialisée lorsque le contexte l’exige est un pari que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre. La découverte de fissures importantes ou d’un problème de drainage après la vente peut facilement entraîner des coûts de 15 000 $, 30 000 $ ou plus. Voici les points à vérifier au-delà d’une inspection de base :

  • État de la fondation : Cherchez activement les fissures (surtout horizontales ou en escalier), les traces d’efflorescence (dépôts blanchâtres) et les signes d’infiltration d’eau.
  • Tests spécifiques : Si vous êtes dans une zone à risque (Rive-Sud, Mauricie), exigez un test de pyrite/pyrrhotite. Le coût est minime comparé aux réparations potentielles.
  • Drainage : Pour toute maison de plus de 20 ans, une inspection par caméra des drains français est un investissement judicieux pour vérifier leur état et leur fonctionnement.
  • Sous-sol et vide sanitaire : Une ventilation inadéquate et une mauvaise isolation sont des invitations à la moisissure et au radon, un gaz cancérigène présent dans certaines régions du Québec. Un test de qualité de l’air peut s’avérer nécessaire.

Problème d’évaluation municipale : comment ne pas surpayer une maison affichée trop cher ?

Dans un marché où la surenchère a été la norme, un nouveau problème émerge pour les acheteurs : la déconnexion de valeur. De nombreux vendeurs, habitués aux prix records des dernières années, affichent leur propriété à un prix bien supérieur à sa valeur marchande réelle et, surtout, à son évaluation municipale. Votre défi est de ne pas vous laisser emporter par un prix demandé déconnecté de la réalité.

L’évaluation municipale, qui sert de base au calcul des taxes, n’est pas une représentation parfaite de la valeur marchande, car elle est souvent mise à jour tous les trois ans. Cependant, elle reste un point de référence essentiel. Un prix affiché 30% ou 40% au-dessus de l’évaluation municipale devrait immédiatement allumer un signal d’alarme et vous inciter à faire vos devoirs. Le prix de vente des propriétés comparables dans le même quartier (les “comparables”) est votre meilleur outil pour déterminer si le prix demandé est justifié ou non.

Vue macro de pièces de monnaie canadiennes empilées avec effet de profondeur de champ

Le risque de surpayer est double. Premièrement, vous payez tout simplement trop cher pour l’actif. Deuxièmement, et c’est un risque plus insidieux, la banque pourrait refuser de financer la totalité du montant si son propre évaluateur juge que le prix d’achat est significativement plus élevé que la valeur marchande. Dans ce scénario, vous devriez combler la différence de votre poche, en plus de votre mise de fonds. Alors que le prix médian provincial pour une unifamiliale a dépassé 535 000 $, avec des pics à 590 000 $ dans la région de Montréal, chaque dollar compte.

Votre stratégie doit donc être la suivante : avant même de visiter, demandez à votre courtier (immobilier ou hypothécaire) une analyse des comparables vendus récemment. Si le prix demandé est manifestement trop élevé, n’ayez pas peur de soumettre une offre d’achat agressivement plus basse, justifiée par les données du marché. Dans le contexte actuel, les vendeurs réalisent de plus en plus qu’ils n’ont plus le gros bout du bâton. Votre offre, si elle est bien argumentée, a de bien meilleures chances d’être considérée sérieusement.

Pourquoi trouver un 4 1/2 abordable est devenu plus difficile à Québec qu’à Gatineau ?

On pourrait penser que les marchés immobiliers des grandes villes québécoises évoluent de manière similaire, mais la réalité est plus nuancée. La difficulté à trouver une copropriété ou une petite maison abordable n’est pas la même partout. Un phénomène intéressant s’observe entre Québec et Gatineau, deux villes pourtant de taille et de vocation administrative comparables. Comprendre ces dynamiques régionales vous aide à mieux cibler votre recherche.

Le marché de la ville de Québec est fortement influencé par la stabilité de l’emploi gouvernemental provincial. Avec une population de plus de 550 000 habitants et son statut de capitale administrative, la demande pour le logement y est constante et moins sujette aux cycles économiques violents. Cette demande soutenue, combinée à un inventaire limité, maintient une pression à la hausse sur les prix. Par exemple, les données du marché immobilier montrent que le prix médian pour une unifamiliale à Québec (350 000 $) est supérieur à celui de Trois-Rivières (331 500 $), illustrant cette pression locale.

Gatineau, de son côté, vit dans une double réalité. Elle est bien sûr un pôle important de la fonction publique fédérale, mais son marché immobilier est inextricablement lié à celui d’Ottawa, de l’autre côté de la rivière. Les prix à Gatineau sont souvent une “aubaine” relative par rapport à ceux d’Ottawa, ce qui attire de nombreux acheteurs de l’Ontario, augmentant la demande. Cependant, cette dynamique la rend aussi plus sensible aux politiques fédérales et aux fluctuations du marché ontarien.

L’influence de la fonction publique sur les marchés

La stabilité de l’emploi dans la fonction publique, qu’elle soit provinciale à Québec ou fédérale à Gatineau, crée un plancher pour les prix immobiliers. Contrairement aux villes basées sur une seule industrie, le risque d’un effondrement immobilier y est plus faible. Toutefois, cela signifie aussi que l’accessibilité se dégrade plus rapidement, car les salaires stables des fonctionnaires leur permettent d’absorber des prix plus élevés, mettant une pression sur les autres acheteurs, notamment les jeunes couples au début de leur carrière.

Pour un premier acheteur, cela signifie qu’à Québec, la compétition vient principalement d’autres acheteurs locaux solvables, tandis qu’à Gatineau, vous êtes aussi en compétition avec le pouvoir d’achat du marché d’Ottawa. Connaître ces subtilités vous permet d’ajuster vos attentes et votre stratégie de négociation selon la ville que vous ciblez.

Pourquoi un certificat de localisation de plus de 10 ans peut bloquer votre transaction ?

Vous avez trouvé la maison de vos rêves, votre offre est acceptée, le financement est approuvé. Vous pensez que le plus dur est fait, mais un document technique peut tout faire dérailler à la dernière minute : le certificat de localisation. Au Québec, sous-estimer son importance est une erreur classique qui peut retarder, voire annuler, une transaction. Un certificat non conforme est un véritable carton rouge brandi par le notaire.

Le certificat de localisation est un document préparé par un arpenteur-géomètre qui dresse un portrait complet de votre propriété à un instant T. Il montre la position exacte de la maison sur le terrain, les limites de la propriété, mais aussi tout ce qui a été ajouté : piscine, cabanon, clôture, terrasse. Il vérifie également que tout est conforme aux règlements municipaux (par exemple, que le cabanon n’est pas trop près de la clôture du voisin). Le problème, c’est que ce document a une “date de péremption” non officielle.

Le notaire, dont le rôle est de garantir la validité du titre de propriété, et la banque, qui veut protéger son investissement, exigeront un certificat qui reflète l’état *actuel* de la propriété. Si le certificat fourni par le vendeur a plus de 10 ans, ou si des changements ont été faits sur le terrain depuis sa production (comme l’ajout d’une piscine), il sera très probablement refusé.

S’il [le notaire] a le moindre doute sur sa conformité quant à l’état actuel de l’immeuble, ou encore si le certificat date de 10 ans et plus, il en réclamera un autre.

– Chambre des notaires du Québec, Le certificat de localisation : un incontournable

Le vendeur est légalement tenu de fournir un certificat valide. Si le sien est refusé, il devra en commander un nouveau, ce qui peut prendre de 4 à 6 semaines et coûter entre 1 200 $ et 2 000 $. Ce délai peut mettre en péril votre date de signature et, si votre engagement hypothécaire expire entre-temps, vous pourriez perdre votre taux. Pour éviter ce stress, il faut être proactif :

  • Vérifiez la date : Dès que l’offre est acceptée, demandez à voir le certificat de localisation et vérifiez sa date d’émission.
  • Constatez les changements : Comparez le plan avec ce que vous voyez sur le terrain. Y a-t-il une nouvelle terrasse ? Une clôture qui n’y était pas ?
  • Anticipez les délais : Si un nouveau certificat est nécessaire, assurez-vous qu’il est commandé immédiatement. Le document doit être remis au notaire au moins 20 jours avant la signature.

Les points essentiels à retenir

  • Votre capacité d’emprunt n’est pas une fatalité; elle est dictée par le test de résistance, un mécanisme que vous pouvez influencer en optimisant votre dossier financier.
  • Le CELIAPP, surtout combiné au RAP, est votre levier le plus puissant pour construire une mise de fonds solide et ainsi réduire l’impact des taux élevés sur vos mensualités.
  • La diligence est votre meilleure assurance : une inspection spécialisée (fondations, drains) et la vérification du certificat de localisation vous protègent contre des milliers de dollars de frais imprévus.

Offre d’achat acceptée : les étapes critiques jusqu’au notaire pour ne pas perdre la maison

L’euphorie de voir votre offre d’achat acceptée est immense. C’est une étape majeure. Cependant, la partie n’est pas encore gagnée. La période entre l’acceptation de l’offre et la signature de l’acte de vente chez le notaire est un sprint final rempli d’échéances critiques. Chaque étape doit être gérée avec rigueur pour éviter que votre rêve ne s’écroule si près du but. C’est le moment de la gestion de projet serrée.

La première phase est celle de la levée des conditions. Votre promesse d’achat contient généralement deux conditions majeures : l’inspection et le financement. Vous disposez d’un délai strict, habituellement de 7 à 10 jours ouvrables, pour les réaliser. Vous devez donc immédiatement mandater un inspecteur en bâtiment et fournir tous les documents requis à votre courtier hypothécaire ou à votre banque pour obtenir l’approbation finale de votre prêt. Ne pas respecter ces délais peut rendre votre offre caduque.

Une fois les conditions levées, le dossier est transmis au notaire. C’est lui qui devient le chef d’orchestre de la transaction. Il s’assurera de la validité des titres de propriété, vérifiera la conformité du certificat de localisation, préparera l’acte de vente et l’acte de prêt hypothécaire. C’est à ce moment que les problèmes potentiels (servitudes non déclarées, certificat non conforme) peuvent surgir. Une communication fluide entre vous, votre courtier et le notaire est essentielle pour régler rapidement tout imprévu.

Enfin, juste avant le rendez-vous final, vous aurez droit à une visite finale de la propriété. Ce n’est pas une simple formalité. C’est votre dernière chance de vous assurer que la maison est dans l’état convenu. Vérifiez que les réparations promises par le vendeur ont été effectuées, que les électroménagers inclus sont bien présents et fonctionnels, et qu’aucun nouveau dommage n’est apparu depuis votre dernière visite. Acheter une maison est un processus; en maîtrisant chaque étape, vous transformez le stress en sérénité.

Pour appliquer cette stratégie de manière concrète et évaluer précisément ce que vous pouvez vous permettre dans le marché actuel, la prochaine étape logique est d’obtenir une pré-approbation hypothécaire détaillée. Contactez un courtier hypothécaire qui pourra analyser votre situation et vous guider à travers ces étapes complexes.

Questions fréquentes sur l’achat d’une maison au Québec

Combien de temps ai-je pour lever mes conditions après l’acceptation de l’offre?

Généralement 10 jours ouvrables pour l’inspection et le financement, selon ce qui est stipulé dans la promesse d’achat. Ce délai est négociable mais il est crucial de le respecter pour que l’offre reste valide.

Qui doit fournir et payer le certificat de localisation?

Le vendeur est légalement tenu de fournir un certificat de localisation à jour qui représente l’état actuel de la propriété. C’est donc à lui d’en assumer les frais, qui peuvent varier de 1200$ à 2000$.

Que vérifier lors de la visite finale avant le notaire?

Lors de la visite finale, vous devez vous assurer que la propriété est dans l’état convenu dans la promesse d’achat. Vérifiez que les électroménagers inclus fonctionnent, que toutes les réparations qui avaient été négociées ont bien été effectuées, qu’il n’y a pas de nouveaux dommages et que les lieux sont vides et propres.

Written by Isabelle Lavoie, CPA auditeur et stratège financière spécialisée en fiscalité des particuliers et des PME au Québec.